samedi 3 novembre 2012

LE PARLER D'CHEZ NOUS



Toutes ces locutions étaient expressives. Transmises oralement entre générations, leurs orthographes diffèrent parfois selon les lieux. Beaucoup d’entre elles sont encore utilisées lors des conversations en famille ou entre amis.
C’était le parler d’chez nous.
C’était le parler du « village nègre ».

Extrait des livres 1 et 2 "Le village nègre"   
Christian Conroux, Editions "Texte et Prétextes" 
 


À la bonne heure :   c’est bien!
« T’es premier d’la classe ! à la bonne heure, mon gamin ! »

Accroupiot :   accroupi  
À la cachette, on se mettait accroupiot dans les genets du talus)

Aîllotte :   une ail  
Les aillottes de l’Edouard étaient toujours les premières levées

Arquer :   marcher  
« Je suis tellement fatigué que je n'peux plus arquer »

Âties (faire des) Ou hatiesfaire des manières
"Pas la peine de faire des âties, tu sors aussi du cul des vaches"

Avaler d’traviole : avoir du mal à déglutir, après avoir mangé trop vite
"Tape lui dans l’dos, il a avalé d’traviole !"

Au coiffeur :   chez le coiffeur  
« T’as les cheveux dans le cou, faut allez au coiffeur mon gamin »

Bâbette :   bonne du curé, par extension : chère sœur.

Banc-de-pots :   petite étagère soit accrochée soit posée sur un bas-de-buffet
On y mettait de tout sauf des pots

Banhoué:   garde champêtre
Après un roulement de tambour, le banhoué criait le plus fort possible : « avis à la population … »

Bar espagnol :   le café de la plupart des ouvriers de la BTT, le café le moins cher de toute la région

Bas-de-buffet :   la partie basse du buffet
Parfois il n’y avait même pas de partie haute; à Thaon, bas-d’buffet peut devenir synonyme de petit homme

Baûgeotte:    grand panier rond en osier.
À la fin de l’été, on ramenait des champs, des baûgeottes pleines d’haricots

Beau comme un sou tout neuf expression admirative, parfois moqueuse
"Tu vas à la noce, don ! t'es beau comme un sou tout neuf !"

Bec d'oiseau :   orgelet  
« Oh ! il a un bec d’oiseau ! … c’est zizi-bobo-l’œil »

Becquer (sa plume):   tordre le bout de la plume en appuyant trop fort.       
«J’ai fait un pâté parce que ma plume est bécquée »

Beignet:   procès-verbal (on disait aussi beugnet)
Autre nom: taupique
« Il s’est fait tauper au raccordement par les gendarmes, il a pris un beignet »

Ben dis donc ! expression bien vosgienne, qui donne à l’affirmation une valeur d’étonnement, parfois même admirative

Beuleu  le chef d’établissement
"Il est convoqué au bureau du beuleu"

Beuloux:   myope 
« Il est beuloux comme une taupe »

Beusse :   animal ou personne toujours râlant, par extension « méchant »
« Ce chien ? Une vraie beusse ! »

Bif (une) bouffée de fumée de cigarette
"Viens! on va téter une bif aux cabinets !"

Bocotte bouton de fièvre, au bord des lèvres
"J’tembrasse pas ! J’ai une bocotte"

Bodotte nombril, par extension le ventre
"J’ai la bodotte pleine"

Bon chaud (avoir) (faire) faire chaud, être bien au chaud
"A l’école il fait bon chaud près du radiateur"

Bouillotte:   pour chauffer le lit ou les pieds
Indispensable les nuits d’hiver, elle était en terre ou en fer, plus tard en caoutchouc, on la remplissait avec l’eau de la bouilloire.

Boussac (les):   habitants de Thaon, coté nord à partir du croisement de la rue d’Oncourt
Par opposition avec ceux de la BTT. « Il est pas de la BTT, c’est un Boussac ! »

Briquer astiquer, faire briller
"A la fanfare, tous les instruments étaient briqués"

Briquettes:   charbon aggloméré
Le soir, avant d’aller au lit, on enveloppait les briquettes avec un papier journal et on les mettait dans la cuisinière pour avoir de la braise le matin

Broussiner tomber du crachin
"Ça broussine à peine, l’eau n’coule pas dans le caniveau !"

Brôyer :   faire (de façon désordonnée)
« mais qu’est-c’tu brôyes ? »

Broyotte ou broillotte ou braillotte : la braguette
« ferme ta broyotte, ou le p’tit oiseau va sortir »

brûl (sentir le) brûlé
"Le lait a débordé, ça sent l’brûl !"

Cahier du jour:   par opposition au cahier du soir qui était réservé aux devoirs.

Câillon chahut, désordre
"Avec elle c’est tout l’temps l’câillon"

Camp-volants :    gens désordonnés, romanichelles  
« t’as vu ta chambre ? on s’croirait chez les camp-volants»

Canon :     verre de vin   
« encore un p’tit canon Marcel ? »

Caoutchoucs :   chaussures basses que l’on enfilait sur les pantoufles
« enfile bien tes caoutchoucs pour aller à l’école »

Capite :    abréviation de capitale, jeu de billes

Cataphoque :    catadioptre .Petit rectangle rouge qui renvoyait la lumière à l’arrière du vélo.
« son cataphoque est fralé, y va s’prendre un taupique »

Causer :    fréquenter, être amoureux de
« l’Antoinette, elle cause le Bébert »

Certif (le) Certificat d’Etudes Primaires, il se passait à la fin de l’école primaire dans l’année des 14 ans

Ceusses du :  ceux du   
« les ceusses qui n’sont pas content n’ont qu’à le dire »

Chambouler : vaciller
"Il a bu un coup de trop, il chamboule"

Champs-golots : ruisselets formés dans les champs par la neige fondante. Les champs-golots marquaient l’arrivée du printemps

Chânette :   le chéneau  
« on va essayer de grimper sur le toit par la chânette »

charpagnatte :  celui qui fait les charpagnes, vannier (péjoratif)
« si tu manges pas, j’appelle les charpagnattes »

Charpagne :   corbeille évasée en osier,
À l’origine du mot charpagnatte (vannier)

Chaurées  ou chôrées. Bouffées de chaleur
"Elle a ses chaurées, c’est le r’tour d’âge !"

Chez dache :     lieu ou personne imaginaire
« vas t’faire payer chez dache ! »

Chie-culotte peureux, trouillard
"Il a même peur du vent, un vrai chie-culotte!"

Chier dans les bottes tromper quelqu’un
"Il m’a chié dans les bottes, il ne l’f’ra pas deux fois !"

Chiques : les billes   
On allait jouer aux chiques devant le patronage

Chnobottes :  Chaussures en caoutchouc
Plus hautes que les caoutchoucs, fermées avec une pression sur le coté ; elles étaient noires et brillantes

Chocottes(avoir les):  avoir peur
On pouvait dire aussi : avoir les ch'tons
« Il faisait nuit, ça m’foutait les chocottes »

Ch'tons :    voir chocottes

Cibiches :    cigarettes 
« T’as pas une cibiche ? »

Cocos (les) les communistes de l’époque

Comprenotte compréhension
"Il n’a pas la comprenotte facile"

Coriote ou coriate. Petie courroie, lien, cordelette
"T’as pas une coriote pour mes godasses ?"

Cornet :    un sac en papier  
« Je voudrais un cornet de bonbons »

cottes :   grandes robes ; dessous des filles   
« Quand elle saute à la corde, on voit toutes ses cottes »

Couarôge : (ou couaroil) réunion en famille ou entre voisins
Où l’on cause beaucoup de tout et de rien

Coucou :   nom donné à la petite locomotive à vapeur de la BTT   
le « coucou » avait un mal de chien à remonter la rue Pasteur

Cousiner   avoir des liens avec sa cousine un peu plus que familiaux
Être amoureux de sa cousine

Crâpi ridé (personne ou fruit)
"Les pommes, elles sont toutes crapies !"


A SUIVRE

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1 commentaire:

  1. Bonjour, ça fait plaisir de voir toutes ces expressions qui sont de chez nous.
    Puis-je vous demander si vous croyez que un "peuh" (pas sûre de l'aurtaugraf) est de chez nous (ce serait quelqu'un de "pas beau") et également "marcandiot" qui en fait est la même chose que "marcandier".
    Merci

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